Historique de la base par A.Crosnier et B.Ballanger

          Base Aérienne de Bou Sfer (B.A 180).
           1964 - 1970

 

La Base Aérienne de Bou Sfer est née des accords d’Evian, pour assurer le transport aérien lié aux activités poursuivies en Algérie, en particulier dans le sud Saharien, après l’indépendance de l’Algérie.
Avec pour mission :
assurer la sécurité de nos communications en Méditerranée,
maintenir nos lignes de communication avec l’Afrique,
de continuer les expériences nucléaires en cours au Sahara,
de poursuivre également les lancements de missiles et de fusées.

C’est le 21 avril 1961 qu’il a été décidé de confier au Génie de l’Air la construction d’un aérodrome militaire à Bou Sfer afin de remplacer les bases de Lartigue et d’Oran La Sénia. Cet aérodrome est situé dans la zone de la Base Inter Armes de Mers-el-Kebir, sur les territoires de Bou Sfer et Aïn-el-Turck. Ce sera une base de transit entre la métropole, les sites Sahariens et l’Afrique noire. Les travaux vont débuter en juin 1962 et sont confiés au 45° Bataillon Allégé du Génie de l’Air.

Le 1er janvier 1964, la piste de 3000 mètres est en voie d’achèvement. Un petit Détachement de la 31.S de l’Aéronautique navale s’y installe avec des marins pour quelques semaines.
Fautes d’installations, l’implantation ne débute qu’en février avec l’arrivée d’un Détache-
ment précurseur de l’Armée de l’Air.

La mise en place de la Base Mobile n° 2 (BM2) prêtée par la Marine permet d’installer des moyens provisoires qui assureront la transition jusqu’en mai 1965, date de fonctionnement des moyens Air définitifs avec tour de contrôle en dur. La BM2 comprend principalement, une tour de contrôle mobile, une salle d’approche, des aides radioélectriques en semi-remorques de marque Genève, un balisage de nuit et des groupes électrogènes.
La BM2, d’abord déployée sur la bretelle intermédiaire ouest, elle va rapidement s’installer à côté du GCA en mai 1964.

Grâce aux efforts du génie de l’Air, de la Direction des Travaux Maritimes et du personnel de la base sous le commandement du Lieutenant-colonel Cavaroz permettent la mise en service, quinze mois avant la date initiale prévue le 1er juillet 1965. Sont d’abord utilisés 2 000 mètres de piste sur sa partie Ouest pour l’arrivée du premier avion venant de France le 1er avril 1964.

Le 1er juin 1964, la piste est utilisable de jour sur 3 000 mètres, de nuit sur  2 400 mètres. Au début, les équipages redoutent la percée sur Bou Sfer à cause du relief, en particulier du djebel Murdjadjo qui culmine à 589 mètres à 5 km au sud du terrain et de
l’imprécision des moyens de percée gonio. Fort heureusement ceux-ci sont complétés par un GCA mis en service en mai 1964. Les éléments de la BM2 feront mouvement vers la BAN de Berre à partir de mai 1965.

La base est soutenue par la Compagnie de l’Air 2/180. Elle dispose de la STB 85/180, de l’Unité de protection 35/180, de l’AMB 10/180, du CLA 20/180, de la Station Météorologique 22/180 et de l’EAM 41/180.

La B.A 180 n’est pas dotée de moyens aériens propres, mais des détachements y stationnent les premières années de sa mise en service avec trois C47 du GTA 2/60, un Constellation SAR (détaché de Toulouse EARS 99), quatre SMB2 de la défense aérienne,
des moyens du PALAT Mers-el-Kebir (Alouette II, H-21C, Nord 3 400) et Piper L-21BM du PMAH de Colomb Bechar sont également déployés.

Dans le cadre du plan d’opérations Floralies, la base peut mettre en œuvre d’importants moyens aériens (SMB2,  V2N,  V2BR,  F-84F,  Nord 2501), ces renforts aériens intervenants au profit des forces françaises encore stationnées en Afrique du Nord.  Elle peut également accueillir une flottille ASM, quelques P2V-Neptune des flottilles 21.F et 22.F  viendront occasionnellement fréquenter le terrain.
A compter du début des années 1970, des chasseurs-bombardiers F-100 Super Sabre de l’EC 3/11 feront régulièrement escale dans le cadre de la CAFI (Composante Air des Forces d’Intervention) avant de rejoindre l’Afrique Noire pour des déploiements ponctuels.

La B.A 180 restera en service jusqu’au 31 décembre 1970.
 
Pour mémoire les bases du sud Saharien seront évacuées durant le premier semestre 1967 : Colomb Bechar, Reggane, In Amguel, In Ecker.
Au cours du second semestre 1967, les Unités de la Base Inter Armes de Mers-el-Kebir regagnerons la France, par exemple : le 2° REP, le 1° REC, le 22° BIMa, le 10° GAMa, etc…
A la fin du mois de janvier 1968, la Base Navale de Mers-el-Kebir sera remise aux autorités Algériennes.

Restera en Algérie la seule Base Aérienne de Bou Sfer qui changera d’appellation en devenant la B.E.A 180 (Base Escale Aérienne 180). Le commandement décidera d’envoyer à Bou Sfer des compagnies tournantes qui assureront la protection de la base de janvier 1968 à décembre 1970.

Pour des raisons mal connues, la Base Aérienne de Bou Sfer sera évacuée sous 4 jours à partir du 24 décembre 1970. Un Détachement Air, DA 60/180 restera sur place jusqu’au 30 avril 1971.

Suite à un accord bilatéral on trouve à compter du 10 avril 1971 un Détachement d’instructeurs et de conseillers techniques auprès de l’Ecole de Pilotage de Bou Sfer (Armée de l’Air Algérienne) sur CM 170 Fouga Magister.
Vers 1973 l’Ecole de Pilotage de Bou Sfer sera transférée sur la Base de Tafaraoui près d’Oran, il s’agit en fait de l’ex. BAN Lartigue.
Le Détachement Français restera à Tafaraoui jusqu’en 1978 (date qui reste à confirmer).

 Copyright Alain Crosnier&Bernard Ballanger – Octobre 2010 -

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